Comment prononcer en anglais ?

Un peu comme quand on apprend à jouer d’un instrument de musique, sans nécessairement passer par l’apprentissage du solfège, on peut apprendre l’anglais sans étudier sa prononciation. C’est possible, et même courant : il suffit de bien écouter, et répéter consciencieusement. D’où le grand intérêt de la répétition systématique et régulière : c’est ainsi que vous allez le mieux et le plus rapidement mémoriser la prononciation des mots anglais.

Vous faîtes peut être partie des gens qui, comme moi, aviez hâte de passer à la pratique de l’anglais, pour des raisons professionnelles (être rapidement opérationnel dans vos échanges à l’international), ou des raisons personnelles (un voyage à faire, mais avec peu de temps pour vous y préparer) Et donc vous ne vous êtes pas attardé sur un apprentissage plus théorique de la prononciation anglaise.

Et, peut être que, tout comme moi aussi, vous avez ressenti, des années après seulement, le besoin (impérieux ?) de mieux structurer votre savoir, et asseoir votre maîtrise de la prononciation de l’anglais.

Alors, par où commencer quand on veut savoir comment prononcer en anglais ? Il s’agit ici de rester pragmatique, et apprendre uniquement ce qui va vous servir.

  1. Pourquoi apprendre la prononciation ?
  2. Quelques notions de base
  3. Les 49 sons de l’anglais
  4. 5 comparatifs de notations phonétiques
  5. 4 trucs pour apprendre & mémoriser les sons anglais
  6. Pour aller plus loin

On considérera ici l’anglais britannique exclusivement, mais même s’il existe des différences (en matière de prononciation, accentuation, orthographe et vocabulaire) avec l’anglais américain, ça ne vous empêchera nullement de vous faire comprendre par un américain.

Pourquoi apprendre la prononciation ?

Un acquis

Tout d’abord, parce que ce sera un acquis. S’il vous arrive d’apprendre une autre langue, plus tard, vous aurez déjà posé de solides fondations. En reprenant l’analogie du début, apprendre le solfège, ça sert ensuite pour tous les instruments de musique. C’est pareil pour les langues : apprendre les notions de base de la prononciation, ça vous servira pour toutes les langues du monde.

Une autre approche de la langue

Deuxième point, certains préfèrent apprendre la liste des 49 sons utilisés en anglais, plutôt que la prononciation des 26 lettres de l’alphabet en anglais (qui ne couvrent pas tous ces sons). Peut-être est-ce votre cas ? C’est à vous de choisir la méthode qui fait le plus de sens pour vous, donc ça vaut le coup d’essayer.

Avoir confiance en soi à l’oral

Et dernier point, il s’agit d’asseoir votre confiance en vous quand vous parlez. Des personnes d’un niveau excellent à l’écrit peuvent ne pas « se lancer » à l’oral, parce qu’elles n’ont aucune idée des bases de la prononciation. En effet, il ne suffit pas de connaître l’orthographe d’un mot pour savoir le prononcer. Vous l’avez déjà entendu, ou bien vous connaissez sa notation phonétique (je vous explique de quoi il est question plus loin) Cette confiance en soi, elle va transparaître dans vos échanges, notamment si vous travaillez à l’international avec des prospects ou clients anglophones.

Quelques notions de base

Justement, ces « notions de base », quelles sont-elles ?

Quelques signes de l’Alphabet Phonétique International

L’Alphabet Phonétique International (A.P.I.)

Pour pouvoir noter les sons d’une langue sous forme écrite (ou « transcrite phonétiquement »), on se sert de l’Alphabet Phonétique International (API).
Cet alphabet comprend tous les sons du langage parlé, et couvre l’ensemble des langues du monde.
Certains signes de l’API correspondent à notre alphabet (b, d, f, etc.), et d’autres sont spécifiques (θ, ŋ, ɜː, ə, etc.)
Chaque signe de l’API correspond à un son exact, et ce son sera le même quelque soit la langue considérée.

La langue anglaise est composée de 49 sons.

Sons consonantiques et sons vocaliques

Il faut distinguer 2 grandes catégories :

  • Les sons consonantiques se rapportent aux consonnes. Par exemple : [b] est un son consonantique, que l’on retrouve dans des mots français (comme « biberon »), ou anglais (comme « bottle ») ;
  • Les sons vocaliques se rapportent aux voyelles (qui incluent notamment diphtongues et triphtongues, qu’on abordera plus loin). Par exemple : [ɒ] symbolise le son du « o » dans « bottle ». Il n’y a pas de son exactement équivalent en français. Il faut le prononcer comme un « o » français, mais en ouvrant davantage la mâchoire, et en « plaçant » le son au fond du palais.

Les 49 sons de l’anglais se subdivisent en 24 sons consonantiques et 25 sons vocaliques. Nous allons aborder chacun d’eux. Note : ces chiffres varient selon les sources, suivant qu’on inclut ou non les diphtongues et triphtongues à la liste. J’ai choisi ici de les inclure afin d’être la plus exhaustive possible.

La notation phonétique

Grâce à cet alphabet phonétique, il est possible donc de noter (par écrit) les mots d’un langage (parlé). On appelle ça une « notation phonétique ». Voici, par exemple, la notation phonétique de « bottle » : [ˈbɒtl]. Vous prononceriez : « boteule »

Les sons [b], [t] et [l] sont exactement les mêmes qu’en français. Le « o », matérialisé par [ɒ] va se prononcer légèrement différemment : on ouvre un peu plus la mâchoire.

Notes :
L’apostrophe du début marque l’accent à porter sur la première syllabe « bo » (on abordera l’accentuation plus en détail dans un prochain article)
Par convention, on indique les sons et les notations phonétiques entre crochets.

Les 49 sons de l’anglais

Dans les tableaux récapitulatifs suivants, vous avez en regard de chaque signe, un mot anglais le contenant. La dernière colonne donne un exemple de mot français contenant également ce son (s’il est existant en français)

Les 24 sons consonantiques

signemot GBnotationsonimageéquivalent FR
[ b ]bear[ beə ]
banane
[ d ]dog[ dɒg ]
datte
[ dʒ ]giraffe[ ʤɪrɑːf ]
 pensez aussi au mot
d’origine anglaise « jeans »
[ f ]fly[ flaɪ ]
fenouil
[ g ]dog[ dɒg ]
groseille
[ h ]horse[ hɔːs ]
c’est le fameux « h aspiré »
(qui est en fait expiré !) 
[ k ]cat[ kæt ]
concombre
[ l ]lion[ laɪən ]
laitue
[ m ]mouse[ maʊs ]
mandarine
[ n ]lion[ laɪən ]
noisette
[ ŋ ]wing[ wɪŋ ]
 pensez aussi au mot
d’origine anglaise « parking »
[ p ]pig[ pɪg ]
pomme
[ r ]rat[ ræt ]
placez le bout de la langue
au milieu du palais 
[ s ]horse[ hɔːs ]
sauge
[  ʃ  ]sheep[ ʃiːp ]
chou
[ t ]turkey[ tɜːki ]
tomate
[ tʃ ]chicken[ ʧɪkɪn ]
 pensez à « tchèque »
[ θ ]python[ paɪθən ]
 bout de la langue entre les
dents et pensez à un « s » français
[ ð ]feather[ feðə ]
bout de la langue entre les dents
et pensez à un « z » français 
[ v ]dove[ dʌv ]
vanille
[ z ]zebra[ ziːbrə ]
zeste
[ ʒ ]infusion[ ɪnfjuːʒən ]
gingembre
[ j ]yak[ jæk ]
yaourt
[ w ]whale[ weɪl ]
pensez à « ouais » 

Les 25 sons vocaliques

Les sons vocaliques sont subdivisés en 3 morceaux :

Les diphtongues et triphtongues sont très courantes en anglais, mais rares en français.

Principaux sons vocaliques

signemot GBnotationsonimageéquivalent FR
[ æ ]cat[ kæt ]
pensez à « datte » 
[ ɑː ]giraffe[ ʤɪrɑːf ]
allonger le son « a » 
[ ʌ ]dove[ dʌv ]
entre le « a » et le « e » français 
[ ɜː ]bird[ bɜːd ]
pensez à « heure » 
[ e ]feather[ feðə ]
épinard
[ ə ]zebra[ ziːbrə ]
pamplemousse
c’est le fameux « e muet »
[ ɪ ]giraffe[ ʤɪrɑːf ]
« i » court, proche d’un « é » 
[ iː ]bee[ b ]
long « i » 
[ ɒ ]dog[ dɒg ]
« o » plus ouvert qu’en français 
[ ɔː ]horse[ hɔːs ]
pensez à « beau » 
[ ʊ ]wolf[ wʊlf ]
 entre le « ou » et le « o »
[ uː ]kangaroo[ kæŋgər ]
 c’est un « ou » long

Diphtongues

[ aɪ ]fly[fl]
pensez à « aïe » 
[ aʊ ]mouse[ ms ]
 pensez à « aou »
[ eə ]bear[ b ]
pensez à « père » 
[ eɪ ]whale[ wl ]
pensez à « treille » 
[ əʊ ]goat[ gəʊt ]
un « o » fermé,
suivi d’un « ou » 
[ ɪə ]reindeer[ reɪndɪə ]
long « i » suivi d’un « e » 
[ ɔɪ ]oyster[ ɔɪstə ]
on le retrouve
dans « boy » aussi 
[ ʊə ]tour[ tʊə ]
« ou » suivi d’un « e » court 

Triphtongues

[ aɪə ]lion[ laɪən ]
[ aʊə ]flower[ flaʊə ]
[ eɪə ]player[ pleɪə ]
[ əʊə ]boa[ bəʊə ]
[ ɔɪə ]royal[ rɔɪəl ]

Remarques techniques

  • Toutes les triphtongues sont composées de 3 sons vocaliques, et se finissent par le « e » muet, noté [ ə ], aussi appelé le « schwa »;
  • Les sons [ j ] et [ w ] sont appelés « semi-consonnes » (ou même « semi-voyelles ») parce qu’on entend un son vocalique (= voyelle) quand on les prononce. On entend un « i » au début de « yak », et on entend un « ouai » au début de « whale », par exemple.
  • En anglais britannique, le « » en fin de mot est souvent muet (ce qui est rarement le cas en anglais américain) ;
  • Vous pouvez trouver d’autres variantes de notations phonétiques pour un même mot. Par exemple, vous pouvez trouver [ ɛ ] (qui est plus un son français : on le trouve dans « reste » par exemple) au lieu du [ e ] (qui est un son français et anglais aussi).

5 comparatifs de notations phonétiques

Les 5 comparatifs qui suivent sont des paires de mots qui ont une orthographe proche, mais qui diffèrent au niveau de leur prononciation.

bay / bee

Quand bien même, on serait tenté de les prononcer de la même façon, ces deux mots ont des prononciations bien différentes.

  • bay [b]

    Vous reconnaissez la diphtongue [eɪ]. On prononce « béé », en allongeant bien le « é » final (en ouvrant bien la mâchoire).
  • bee [b]

    Vous reconnaissez ici l’un des sons vocaliques principaux : [iː]. On prononce « bii ». Idem, ici, il s’agit d’un « long i », donc on allonge un peu à la fin (prononcez en souriant, et en gardant la mâchoire fermée).

say / see

Cet autre comparatif est très comparable au précédent : l’unique différence est la première lettre (un « s » ici, au lieu d’un « b »), mais c’est exactement le même cas de figure.

  • say [s]

    Il s’agit ici aussi de la diphtongue [eɪ]. On prononcera donc « séé », en allongeant bien le « é » final (on ouvre bien la mâchoire)
  • see [s]

    Et, là aussi, il s’agit d’un des sons vocaliques principaux : [iː]. On prononcera donc « sii », en allongeant un peu le « i » final (prononcez en souriant, avec la mâchoire fermée)

other / over

Dans les 2 exemples qui suivent, nous noterons la différence de prononciation du « o » initial pour chaque mot.

  • other [ʌðə]

    Vous reconnaissez ici l’un des sons vocaliques principaux : [ʌ]. C’est donc un son à mi-chemin entre un « a » et un « e » (on ouvre un peu la mâchoire), donc bien loin de la prononciation du « o » français.
  • over [əʊvə]

    Vous reconnaissez ici l’une des diphtongues [əʊ]. La prononciation du «o » est à mi-chemin entre celle un « o » et d’un « ou » (on rapproche les lèvres en avant, et on « place » le son au niveau de la gorge).

not / note

Quand bien même, ces deux mots ont une orthographe très proche, les deux « o » ne se prononcent pas de la même manière. C’est un autre bon exemple qui devrait vous convaincre de vous familiariser davantage avec les symboles de l’Alphabet Phonétique International.

  • not [nɒt]

    Pour le coup, c’est un « o » similaire au « o » français, seulement on ouvre un plus la mâchoire et on « place » le son au niveau du palais. Ce son qui fait partie des principaux sons vocaliques anglais est symbolisé par [ɒ].
  • note [nəʊt]

    On retrouve ici la diphtongue [əʊ], donc la prononciation est identique, à mi-chemin entre le « o » et le « ou » français.

though / thought

Dernier comparatif : ici aussi, vous constatez, comme pour l’exemple précédent, qu’il n’y a qu’une seule lettre qui différence ces deux mots par écrit. À l’oral, ils n’ont plus rien à voir l’un avec l’autre (leurs notations phonétiques n’ont rien en commun). On va se concentrer ici sur la prononciation du « th » qui est différente dans chacun des mots.

  • though əʊ]

    Il s’agit ici du fameux « th » qu’on prononce en plaçant le bout de la langue entre les dents, et en pensant au « z » français (bien qu’il n’y ait aucun équivalent français). On le symbolise par [ð].
  • thought ɔːt]

    Le « th » ici ne se prononce pas de la même façon : on place toujours le bout de la langue entre les dents, mais cette fois on pense au « s » français. Il n’y a aucun équivalent de ce son en français. On le symbolise par [θ].

4 trucs pour apprendre & mémoriser les sons anglais

Apprendre par cœur

Apprenez par cœur les 4 tableaux couvrant les 49 sons anglais, en y associant systématiquement les mots anglais comportant ce son.

Écrire pour mémoriser

L’une des principales clefs de succès en langue, c’est la répétition. En effet, tant que vous n’avez pas bien mémorisé le tableau, il vous faudra répéter. Écrire permet de mieux mémoriser. Vous allez tout simplement reconstruire les 4 tableaux que je vous ai proposés : 2 colonnes (le signe & le mot anglais correspondant), et 49 lignes (pour chacun des sons)

S’entraîner à parler et s’enregistrer

Enregistreur vocal sous windows

L’autre clef dans l’apprentissage des langues, c’est de pouvoir comparer (si possible objectivement !) sa propre prononciation à celle attendue. C’est ainsi que vous pourrez vous corriger vous-mêmes. Vous pouvez utiliser « Enregistreur Vocal » qui est une application faisant déjà partie de Windows (pour les utilisateurs Apple, vous pouvez utiliser QuickTime sur ordinateur, ou bien « dictaphone » sur iPhone). Lisez à voix haute donc, chacun des sons et mots des 4 tableaux précédents, puis comparez-les aux prononciations disponibles sur cette page.

Écouter fréquemment de l’anglais

Écouter de l’anglais pendant 5 min par jour, 5 fois par semaine (si possible dans une thématique qui vous plaît). Vous avez plein de sujets sur le site de la BBC : BBC – Homepage. Vous allez forcément reconnaître certains des sons que vous venez d’apprendre.

Pour aller plus loin

  • Quelle est votre prochaine étape ? L’entraînement. Après la théorie, il faut passer à une pratique systématique. L’entraînement à la prononciation doit être régulier : intercalez dans votre semaine de travail des sessions courtes (même de quelques minutes), mais fréquentes. Je conseille souvent 5 minutes 5 fois par semaine. Cela peut paraître peu, mais vous ressentirez une différence déjà au bout de la première semaine. Répétez jusqu’à l’acquisition complète.
  • Voici un premier module d’entraînement à la prononciation que j’ai spécialement conçu dans cet objectif. Je me suis servi de mon expérience de traductrice anglais pour créer ce livret de plus de 500 pages illustrées, et sonores. Vous pouvez le consulter tous les matins à l’heure du petit-déjeuner (puisqu’il porte sur ce thème !). Chaque matin vous aurez l’opportunité de revoir (ou découvrir) la prononciation exacte d’un ou plusieurs mots de votre quotidien. Tous les fichiers-sons sont également fournis dans un dossier séparé si vous préférez les écouter indépendamment (depuis un lecteur mp3 tout en faisant votre vaisselle, ou dans la voiture en allant au travail le matin)
  • L’accentuation et l’intonation, qui sont deux autres sujets importants liés à la prononciation, seront abordées dans des articles ultérieurs dédiés.
  • Outils gratuits en ligne :
    • tophonetics.com : c’est un outil bien pratique, que j’utilise moi-même, pour connaître la notation phonétique d’un mot, et écouter sa prononciation exacte en anglais britannique et/ou anglais américain ;
    • wordexample.com : c’est un site que j’ai découvert à l’occasion de cet article. En effet, il m’a notamment permis de trouver des listes de mots contenant un même son ;
    • linguee.com : vous aurez non seulement la traduction d’un mot, mais aussi ses prononciations britannique et américaine.

Vous pensez avoir bien mémorisé les notations phonétiques de cet article ? Voici un petit quiz qui vous permettra de tester vos connaissances.

Notations phonétiques 🎶